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Comment construire le questionnaire

Simplicité et brièveté sont les deux ressorts d’un bon questionnaire. Mais, selon la méthode d’interrogation retenue, sa rédaction différera. Mode d’emploi.

Formulez correctement les questions

L’ordre des questions a beaucoup d’importance. Certaines questions préliminaires peuvent entièrement inverser une tendance. Il y a quelques années, deux sondages furent réalisés au même moment sur la peine de mort auprès d’un échantillon représentatif de la population française. Le premier abordait directement la question et les personnes interrogées se déclarèrent majoritairement opposées à cette peine. Le second comportait une question préalable :  » Pensez-vous qu’il y ait une recrudescence de la violence, de la délinquance et des exactions en tout genre ?  » Les réponses furent cette fois majoritairement positives pour les deux questions…
Commencez par les questions les plus généralistes ( » Utilisez-vous de la lessive en poudre ? « ), pour finir par les plus impliquantes, les plus personnelles. Les réponses à ces dernières sont plus faciles à obtenir si vous les posez sous la forme de tranches ( » Dans quelle fourchette de revenus vous situez-vous ? « ), plutôt que de réclamer un chiffre précis
( » Combien gagnez-vous ? « ).
Proscrivez les négations, car elles parasitent la compréhension immédiate du sens de la réponse attendue :  » Ne pensez-vous pas que…  » ;  » N’y a-t-il pas assez de… « .
Certains mots brouillent le raisonnement des enquêtés et conduisent à des résultats contradictoires. Ainsi, aux Etats-Unis, une enquête aboutit à un  » non  » majoritaire à la question :  » Etes-vous pour l’interdiction des discours contre la démocratie ?  » Une autre enquête obtint également un
 » non  » majoritaire, mais cette fois à la question opposée :  » Etes-vous pour l’autorisation des discours contre la démocratie ?  » Pourquoi ? Dans le premier cas, les interviewés se concentrèrent sur le mot  » interdiction « , dans le second, sur la locution  » contre la démocratie « …
Sont également à proscrire :
– les mots techniques ­ y compris ceux qui vous paraissent les plus communs ­ ne sont pas toujours bien compris :  » double arbre à cames « ,  » téléphone cellulaire  » ;
– le jargon professionnel : le fait de demander à ses clients ce qu’ils pensent de son  » programme de fidélisation  » ne leur parlera peut-être pas
– les mots ambivalents : la quantité désignée par  » suffisant  » est incertaine ;  » portable  » désigne aussi bien un ordinateur qu’un téléphone sans fil ou cellulaire ;  » dîner  » n’exprime pas nécessairement pour tous le repas du soir ;  » simulation financière  » est compris comme  » dissimulation financière  » ;
– les formulations trop longues, trop compliquées :  » Que faites-vous dans l’heure qui suit votre lever ?  » ;
– les mots sensibles. Utilisez des équivalents plus neutres : à  » mort « , préférez  » décédé  » ou à  » guerre « ,  » conflit « , par exemple.